Un lieu d’exception et symbolique
Tic-tac… Dans un mois, c’est donc le 8 mars, qui cette année tombe un vendredi : profitez-en pour vous offrir une journée avec ViveS, à Paris ! C’est la 3e édition de notre forum annuel et nous vous donnons rendez-vous au siège de la Banque de France. Un lieu exceptionnel, rarement ouvert au public (sauf lors des Journées du Patrimoine), qui abrite une institution bicentenaire : la Banque de France a été créée en 1800 à l’initiative de Napoléon Bonaparte qui lui conféra son monopole d’émission de la monnaie. Elle est installée depuis 1810 au cœur de Paris, dans l’Hôtel de Toulouse construit par François Mansart au 17e siècle, puis embelli par le Comte de Toulouse à qui l’on doit la très belle (et méconnue) Galerie Dorée, un chef-d’œuvre de l’art rococo.
Pourquoi la Banque de France ? Parce que cette institution est l’un des hauts lieux du pouvoir économique et financier dans notre pays. Elle garde la main sur la fabrication des billets de banque mis en circulation en France (imprimés près de Clermont-Ferrand, ils représentent 20% des billets émis dans la zone euro), elle réglemente et surveille le secteur financier et bancaire, elle gère les fichiers d’incidents de paiement et les dossiers de surendettement. Et elle participe, au sein de la BCE, à la politique monétaire européenne, dont l’objectif principal est le financement de l’économie et la stabilité des prix. Elle dispose d’une salle de marchés pour suivre le marché des changes et des taux. Enfin, la Banque de France détient dans ses sous-sols (accès évidemment interdit au public) les réserves d’or du pays, le 4e stock national au monde, soit près de 2500 tonnes de lingots quand même !
Soyons tous ambitieux pour les femmes
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, nous fera l’honneur d’ouvrir cette journée exceptionnelle, au thème audacieux : « Argent, travail : on change les codes ». Changer les codes, c’est notamment faire en sorte que les femmes se saisissent du sujet des finances et investissent le monde de la finance. C’est dire : « L’argent c’est notre affaire » (thème de la première table ronde), « L’argent, c’est vertueux » (thème de la troisième table ronde). C’est affirmer « Le numérique, pas sans nous » (une keynote de Nathalie Collin, DG du Groupe La Poste), « Des femmes dans des métiers dominés par les hommes, c’est possible » (on vous proposera une conversation inédite entre une femme professionnelle de la finance et un homme professionnel de la petite enfance), « Bien dans son âge et sa vie pro à 60 ans » (avec L’Oréal Paris). Ou encore, c’est rappeler l’urgente nécessité pour les femmes d’avoir « un travail qui paie » (une table ronde y sera consacrée). |
Point par point se dessine le chemin vers l’égalité
François Villeroy de Galhau pourra expliquer, entre autres, comment l’institution qu’il dirige est parvenue en cinq ans, entre 2017 et 2022, à passer de 23% à plus de 35% de femmes aux postes de direction. Un taux qui se rapproche progressivement de la proportion de femmes (46%) parmi les 9100 salariés. L’Observatoire interne de l’égalité professionnelle, créé en 2014, suit 11 indicateurs. À quoi se sont ajoutés ceux de l’index égalité pro mis en place par le gouvernement en 2019. La Banque de France compte ainsi 4 femmes parmi les 10 plus hautes rémunérations. Objectif pour cette année : 40% de femmes au sein du comité de direction, qui comprend actuellement 4 femmes sur ses 12 membres.
Chez Natixis Wealth Management, dirigé depuis trois ans par Audrey Koenig, et partenaire de notre forum, la féminisation est aussi un enjeu : les femmes représentent 52% des effectifs mais seulement 43 % des managers et 41% des banquiers privés ; au comité de direction, la proportion atteint 39% – tout près déjà de l’objectif de 40% fixé par la loi Rixain pour 2030 (Marie-Pierre Rixain qui sera présente au forum pour la première table-ronde). Audrey Koenig a fait de l’égalité femmes-hommes un des deux objectifs RSE de l’entreprise… pas banal dans la gestion de fortune, un univers traditionnellement très masculin.
Le forum sera l’occasion de révéler les derniers chiffres du Baromètre IFOP-ViveS sur les femmes et l’argent, réalisé en partenariat avec Boursorama et La Financière de l’Échiquier. Agnès Bénassy-Quéré, seconde sous-gouverneure de la Banque de France, apportera son éclairage sur les conséquences de l’inflation sur les femmes.
Des conférences de haut niveau, des ateliers concrets
La matinée sera consacrée aux conférences – trois tables rondes, deux conversations croisées, deux keynotes – qui se tiendront dans le très bel auditorium en verre, suspendu dans le hall d’entrée. L’après-midi sera réservé à des ateliers – près d’une quinzaine, en petits groupes, avec des experts, sur des thèmes aussi variés que « négocier son salaire », « préparer un rendez-vous avec son banquier » (un atelier proposé par notre partenaire Natixis Wealth Management), « parler d’argent avec ses enfants », « oser affirmer son ambition », « se reconvertir dans le numérique », « cultiver son réseau professionnel », « préserver sa santé mentale et physique », etc.
LinkedIn animera une session pour apprendre à valoriser son profil et sa marque sur le réseau. L’association Notaires au féminin proposera un speed-coaching permettant de poser en toute confidentialité les questions qui vous taraudent sur le régime matrimonial, l’achat immobilier, la transmission, l’héritage, etc. L’inscription sera obligatoire : premier inscrits, premiers servis !
L’argent, le nerf de la paix
Changer les codes, c’est aussi investir sur les femmes. Ce sera le sujet de la keynote de Céline Mas, présidente d’ONU Femmes France, qui ouvrira l’après-midi. D’après ONU Femmes, 360 milliards de dollars supplémentaires par an sont nécessaires pour atteindre d’ici 2030 l’égalité de genre dans le monde – un des 17 objectifs de développement durable.
« Le sujet de l’argent est névralgique, insiste Céline Mas. L’argent est à la fois un révélateur et un levier pour que les autres sujets de l’égalité adviennent, c’est un outil formidable pour lutter contre toute forme d’emprise. » Ainsi, sans indépendance financière des femmes, pas d’indépendance tout court. Pour accéder à cette indépendance financière, l’éducation est clé : « Il faut investir massivement sur l’éducation pour les femmes », ajoute Céline Mas. Mais l’argent, c’est aussi un attribut du pouvoir, pas seulement une question de connaissances techniques : « Il faut que les femmes se sentent légitimes à gagner de l’argent, à l’investir » dit celle qui est aussi entrepreneure, à la tête de la start-up Love for livres.
Intégrer les questions de genre dans les politiques publiques serait une autre façon de changer les codes. Aujourd’hui, selon ONU Femmes, seul un quart des pays possèdent des systèmes de suivi des affectations budgétaires consacrées à l’égalité de genre. Du soutien à l’entrepreneuriat en passant par les aides aux familles monoparentales, concevoir et évaluer les politiques publiques avec le souci de leur impact en matière d’égalité serait un progrès décisif. Un progrès vers plus d’équilibre, de cohésion sociale et in fine d’harmonie…
Construisons la culture de demain
Changer les codes, c’est également proposer aux femmes et aux hommes des rôles modèles qui portent une culture de l’égalité. Audrey Koenig, la directrice générale de Natixis Wealth Management, le dit volontiers : « Il faut diriger avec des codes qui sont les nôtres, ne pas adopter les codes masculins, même si on s’est battues pour arriver là où nous sommes, il faut mettre notre patte ! »
C’est, enfin, prendre en compte les implications de l’intelligence artificielle sur le monde qui se prépare pour demain. La Banque de France a ainsi été, il y a un an, la seconde entreprise française et la première banque centrale à obtenir le label GEEIS-IA, pour une IA inclusive.
Le dernier rapport du Haut Conseil à l’Egalité a montré à quel point les stéréotypes persistent, que ce soit dans les familles, à l’école, et comment ils se renforcent et se démultiplient avec les réseaux sociaux. « Il faut montrer que le talent se conjugue au féminin dans tous les métiers, tous les secteurs », estime Nora Barsali, fondatrice du cabinet News RSE, qui publie en mars l’édition 2024 du Guide Egalité, Mixité, Diversités et qui va lancer l’association Rôles Modèles pour intervenir auprès des jeunes, dans les lycées notamment. Le guide recense 20 propositions pour faire avancer l’égalité. Nora Barsali en porte deux : la transparence des salaires dans les entreprises, « imparable pour réduire les inégalités », et l’éducation financière dès le plus jeune âge, deux sujets qui seront évoqués lors du forum. Et qui avancent progressivement : côté salaires, une directive européenne a été adoptée en mars dernier sur la transparence, et côté éducation financière, cette année, en France, le passeport EducFi devient obligatoire pour les collégiens de 4e, lors de la semaine de l’éducation financière, du 18 au 23 mars prochain.
Réécrire les règles, c’est un travail commun. Le monde s’est engagé à le faire, non sans mal, pour lutter contre le changement climatique. De la même façon, il faut y travailler pour parvenir à l’égalité femmes-hommes, pour lutter contre la pauvreté et la précarité qui touchent davantage les femmes. Alors même qu’elles représentent la moitié de la population, un réservoir de talents et d’énergie. Venez les conjuguer avec nous le 8 mars !
Illustration : un grand merci à Marie Lemaistre et à l’agence Fllow