Logo ViveS foncé
  • Nos newsletters
  • Osons l'oseille
  • Rencontres
  • ViveS Académie
  • Collectif
  • Connexion
Rechercher...
Accueil > Newsletters > Parlons Argent > Rôles modèles, rôles Nobel ou cash modèles ?
Pièce monnaie homme profil rouge à lèvres

Marie Lemaistre

Valérie Lion

Valérie Lion

Parlons Argent

Rôles modèles, rôles Nobel ou cash modèles ?

08 décembre 2021

C’est la 120e année que les Prix Nobel sont décernés. Et savez-vous combien de femmes ont été lauréates ? 58, pour 888 hommes. A la veille de la remise (virtuelle, pour cause de pandémie) des fameux prix, on ne peut que s’interroger sur ce déséquilibre flagrant. Est-il la cause ou la conséquence de la sous-représentation des femmes dans les domaines scientifiques notamment ? Vaste question…

Partager la newsletter

LinkedIn icon Twitter icon WhatsApp icon
Partager par email

“ Une femme qui a réussi là où on ne l'attendait pas, c'est un puissant moteur d'émancipation ”

L’absence de rôles modèles est souvent pointée comme une raison de la difficulté pour les jeunes filles de se projeter dans des métiers ou des secteurs largement occupés par les hommes. Et donc comme un frein évident à la mixité pourtant précieuse des disciplines scientifiques et techniques. Le constat est malheureusement identique dans les nouvelles technologies ou encore dans l’entrepreneuriat – seules 17% des femmes aspirant à devenir entrepreneures sont capables de nommer une entrepreneure à succès d’après le 2e baromètre Veuve Clicquot sur l’entrepreneuriat féminin.

 

Une femme qui a réussi là où on ne l’attendait pas peut constituer un puissant moteur d’émancipation pour les autres: c’est la preuve que tout est  possible. « On ne se construit jamais seule », souligne Delphine Remy-Boutang, fondatrice de la Journée de la Femme digitale et des Prix Margaret pour offrir des modèles de réussite aux femmes qui hésiteraient à se lancer dans les nouvelles technologies. « Margaret », en hommage à Margaret Hamilton, qui a développé les logiciels embarqués du programme spatial Apollo de la NASA.

 

Une étude publiée par l’Institut des politiques publiques sur le programme For girls in Science développé par la Fondation L’Oréal a d’ailleurs confirmé il y a deux ans l’efficacité des rôles modèles féminins pour inciter les jeunes filles à poursuivre des études scientifiques après le bac : elles sont plus nombreuses à le faire si elles ont été exposées à des femmes scientifiques venues intervenir dans les classes.

 

Revenons à nos Nobel(les) : connaissez-vous au moins une Française, en dehors de Marie Curie et de sa fille Irène Jolliot-Curie, récipiendaire du prestigieux prix ? A-t-on suffisamment célébré Françoise Barré-Sinoussi (prix Nobel de médecine en 2008), Esther Duflo (prix Nobel d’économie en 2019) et Emmanuelle Charpentier (prix Nobel de chimie en 2020) ?

“ On a longtemps cru que les rôles modèles féminins étaient inexistants "

Quand j’avais dix ans, je rêvais d’être journaliste (politique). Je regardais l’émission Cartes sur table à la télévision et j’admirais la pugnacité en interview d’un Jean-Pierre Elkabbach ou d’un Alain Duhamel. Pas de femme pour m’inspirer. J’étais trop jeune pour avoir connu Françoise Giroud à la tête de L’Express. Fin 1981, Christine Ockrent est apparue aux manettes du JT de France 2, puis en 1984 Anne Sinclair sur le plateau de 7/7. L’horizon commençait à s’ouvrir.

 

On a longtemps cru que les rôles modèles féminins étaient inexistants parce que les femmes avaient été si longtemps cantonnées à la maison. On s’est trompé. Elles existaient mais elles étaient simplement « oubliées, voire effacées par les sociétés patriarcales », regrette Michèle Flasaquier, auteure d’un joli recueil intitulé Illustres inconnues (Ed.CFPJ), paru au printemps dernier. Ces figures commencent à sortir des oubliettes de l’histoire. Depuis la Britannique Ada Lovelace qui a jeté les bases du code informatique au milieu du XIXe siècle jusqu’à l’Américaine Katherine Johnson, calculatrice de la Nasa, sans qui la mission Apollo 11 n’aurait jamais réussi à atteindre son but – poser le premier homme sur la Lune.

 

Si leur rôle avait été à l’époque valorisé à leur juste mesure, n’auraient-elles pas fait davantage d’émules ?

“ Les rôles modèles ne sont pas forcément des célébrités "

C’est ce qui a motivé Delphine Rémy-Boutang à publier cet automne le livre Elles changent le monde : une série d’interviews et de portraits de femmes qui ont atteint des postes à responsabilité dans de grandes entreprises ou qui ont créé leur propre société. Elles ne font pas forcément la Une des médias mais elles ont pris la place qu’elles souhaitaient. Les rôles modèles ne sont pas forcément des célébrités. Cela peut être une mère, une grand-mère, une sœur, une enseignante, une collègue, une voisine. On la croise chaque jour, c’est une héroïne, mais qui le sait ?

 

Chaque année en décembre le magazine américain Time met à sa Une « la personnalité de l’année » (jusqu’en 1999 c’était même “l’homme de l’année”). Une tradition qui remonte à 1927. Seules 11 femmes ont été distinguées en un siècle. L’an dernier, le magazine a voulu rattraper cette injustice : il a mis en ligne 89 nouvelles Unes avec des figures féminines, principalement des artistes.

“ On veut encourager les femmes à créer leur entreprise, mais elles manquent encore d'exemples de "cash modèles" à qui se référer "

Prochaine étape, être capable de valoriser des femmes qui comptent dans le monde économique. Et là, ça devient plus compliqué. On parle en effet de pouvoir et d’argent. Combien de femmes parmi les 100 plus grandes fortunes mondiales selon le classement Forbes ? 14. Les huit premières sont des héritières (parmi lesquelles la Française Françoise Meyers-Bettencourt). Il faut arriver à l’Australienne Gina Rinehart, 70e au classement général, pour rencontrer une femme qui a bâti elle-même sa fortune, en l’occurrence dans les mines de fer, à partir de l’entreprise en faillite de son père. Le constat est le même si on regarde les 500 plus grandes fortunes de France telles que listées chaque été par le magazine Challenges.

 

On veut encourager les femmes à créer leur entreprise mais elles manquent encore d’exemples de « cash modèles » auxquels se référer. On aime se rassurer avec une figure d’entrepreneure qui apporte du sens dans un monde de brutes, mais une femme qui gagne autant d’argent qu’un homme, c’est une autre histoire. La mémoire est sélective : Helena Rubinstein reste aux yeux du grand public une marque de beauté de luxe. Sa fondatrice fut pourtant une des femmes les plus riches des Etats-Unis dans l’entre-deux-guerres.

 

Alors bien sûr il nous reste Christine Lagarde. Le « rôle modèle » par excellence. De ses premiers pas parfois maladroits comme ministre déléguée au commerce extérieur en 2005, à 49 ans, à sa nomination unanimement saluée à la tête de la Banque centrale européenne il y a deux ans, elle a offert aux femmes la preuve qu’une vie professionnelle n’est jamais écrite par avance : elle a rejoint la vie politique après une brillante carrière d’avocate d’affaires, elle a fait sa place malgré les sceptiques (un grand hebdomadaire avait titré lors de sa nomination au ministère de l’Economie, « Potiche ou fortiche ? ») puis son ambition l’a menée bien au-dessus des querelles politiciennes, dans les hautes sphères internationales.

“ Des figures inspirantes, à convoquer, valoriser, partager pour faire grandir les ambitions de toutes les autres femmes "

Les femmes d’affaires, qu’il s’agisse de grandes ou petites affaires, manquent à l’appel. Comme si les deux mots ne pouvaient se conjuguer. Et pourtant, elles existent elles aussi. Virginie Morgon, patronne de la société d’investissement Eurazeo, Dominique Sénéquier, à la tête du fonds Ardian, Clara Gaymard, cofondatrice de Raise, Céline Lazorthes, la fondatrice de Leetchi, la styliste Isabel Marant (première femme parmi les vingt entrepreneurs préférés des Français en 2021 selon Forbes), Catherine Barba Chiaramonti et Chantal Baudron, business angels, Martine Liautaud, banquière d‘affaires… autant de figures inspirantes, à convoquer, valoriser, partager pour faire grandir les ambitions de toutes les autres femmes. Sans tabou sur leur réussite, y compris pécuniaire.

Illustration : Un grand merci à Marie Lemaistre et à Fllow

Valérie Lion

Valérie Lion

Valérie Lion est rédactrice en chef de ViveS. Elle a intégré le groupe Bayard en 2020 comme rédactrice en chef à l’hebdomadaire Le Pèlerin. Elle a plus de 20 ans de métier comme journaliste économique, ayant travaillé pour L’Agefi, Enjeux les Echos, Le Nouvel Economiste avant de rejoindre L’Express en 2004 comme rédactrice en chef successivement des pages Réussir, Economie puis des hors-séries. Elle a imaginé et piloté la newsletter « Somme toutes » dédiée aux femmes dans le business, avec pour slogan : « Quand les femmes comptent, l’économie progresse ». Elle est également une passionnée du Canada, pays où elle se rend régulièrement.

Pour ViveS, Valérie forme un duo de choc avec Laetitia Vitaud, afin de questionner et décrypter la place des femmes dans le monde du travail et l’économie.

LE + VIVES

https://vivesmedia.fr/wp-content/uploads/2022/10/CategorieConseiller.png

À REJOINDRE

  • L’association Elles bougent
    Créée il y a plus de quinze ans, elle réunit partout en France des femmes techniciennes ou ingénieures mobilisées pour faire connaître leurs métiers auprès des jeunes filles, susciter des vocations et les accompagner dans leur projet professionnel.
https://vivesmedia.fr/wp-content/uploads/2022/10/CategorieEcouter.png

À ÉCOUTER

  • Le podcast Les Ambitieuses
    Laura Lesueur revisite l’ambition au féminin, au travers de plus de 70 femmes et autant d’épisodes. Des parcours très variés, authentiques, des chemins de traverse, des aventures qui donnent envie de tracer son propre chemin.
https://vivesmedia.fr/wp-content/uploads/2022/10/CategorieCalendrier.png

À CONSEILLER AUX JEUNES FILLES

  • Participer au concours Science Factor : le concours s’adresse aux élèves francophones de la sixième à  la terminale (ou niveaux équivalents pour les élèves scolarisés en filière professionnelle ou à  l’étranger).

 

  • Et au prix Margaret Junior : destiné aux filles entre 7 et 18 ans, citoyennes d’un pays d’Europe ou d’Afrique.
https://vivesmedia.fr/wp-content/uploads/2022/10/CategorieLire.png

À LIRE

  • L’intégrale des Culottées 30 portraits de femmes, héroïnes de leur vie, croquées avec humour et impertinence par la dessinatrice de BD Pénélope Bagieu.

A lire aussi

Maladie et travail : l'ultime tabou
Formations Parlons Travail
Maladie et travail : l'ultime tabou

À quand remonte la dernière fois où vous avez montré votre vulnérabilité au travail ? Où vous avez fait part d’une difficulté à votre manager ? Où vous avez pleuré ? Je suis prête à prendre le pari que vous avez du mal à vous en souvenir… Et pour cause ! La vulnérabilité n’est a priori (et j’insiste) pas compatible avec le monde du travail. Un univers où la performance est le maître-mot. Un univers où la moindre petite faille pourrait – pense-t-on – nous être fatale. Alors on se tait. Pas un mot sur ce qu’on traverse de difficile. Le silence est d’or, n’est-ce pas ?

Laure Marchal
Éducation financière : le prix de la liberté
Parlons Argent
Éducation financière : le prix de la liberté

En cette période d’inflation record (6% fin 2022), inédite depuis quatre décennies, l’argent est devenu l’une des principales préoccupations des Français. Et pourtant, on ne parle pas facilement d’argent en France. En famille ou dans le couple, le sujet reste tabou. Un tabou qui entrave l’indépendance économique et financière des plus fragiles, notamment les femmes.

Valérie Lion
Stéphanie Gicquel, parlez-nous d'argent !
Parlons Argent
Stéphanie Gicquel, parlez-nous d'argent !

Exploratrice de l’extrême, sportive de haut niveau, conférencière et auteure, Stéphanie Gicquel ne recule devant aucun obstacle. Cette ancienne avocate spécialisée en fusion-acquisition détient même le record du monde de la plus longue expédition en Antarctique à pied et un record de France d’athlétisme. Pour mener cette vie extraordinaire faite de projets et de défis, elle a quitté le confort d’une carrière toute tracée au sein d’un prestigieux cabinet d’avocat. Une prise de risque financière qui lui offre beaucoup de liberté.

Olivia Villamy
Facebook icon Twitter icon instagram icon LinkedIn icon
Partenaires
Ça vous a plu ? Inscrivez- vous !
Newsletter Osons l'oseille Rencontres ViveS Académie Contactez-nous Ressources
Politique de confidentialité Mentions légales CGU CGV Gestion des cookies © 2023 BAYARD - Tous droits réservés

Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves

La joie est une puissance, cultivez-la

Dalai Lama
Virginie Despentes
La joie est une puissance, cultivez-la
Dalai Lama
Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves
Virginie Despentes
La Newsletter

Je m'inscris à la newsletter ViveS

Chaque semaine une dose d'empowerment économique et financier dans votre boîte mail

Vous avez déjà un compte ?

Texte dssf dssf dssf  dssf

mot de passe oublié ?

Créez un compte

Je suis du texte

Mot de passe

Votre mot de passe doit contenir des minuscules, des majuscules, des chiffres, des caractères spéciaux et faire au moins 8 caractères

* champs obligatoire

Vives c’est avant tout une newsletter, in rhoncus senectus elementum
(Nécessaire)
« Ces informations sont destinées au groupe Bayard, éditeur du site VIVEs. Elles sont enregistrées dans notre fichier afin de vous envoyer les newsletters que vous avez demandées. Conformément à la loi « Informatique et Libertés » du 6/01/1978 modifiée et au RGPD du 27/04/2016, elles peuvent donner lieu à l'exercice du droit d'accès, de rectification, d'effacement, d'opposition, à la portabilité des données et à la limitation des traitements ainsi qu'à connaître le sort des données après la mort à l'adresse suivante : dpo@groupebayard.com​. Pour plus d'informations, nous vous renvoyons aux dispositions de notre Politique de confidentialité sur le site groupebayard.com. »
Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.