D’après l’étude IFOP pour ViveS et la Financière de l’échiquier, seules 15 % des femmes interrogées déclarent détenir des actions, obligations ou sicav ; 23 % avouent n’en avoir jamais entendu parler. La moitié des femmes (53 %) disent avoir déjà entendu parler des produits de Bourse mais elles reconnaissent ne pas voir précisément de quoi il s’agit… et elles sont seulement 10 % à en détenir.
Dans le monde professionnel, ce n’est pas mieux : les fonds d’investissement ne comptent que 14 % de femmes associées, selon le baromètre Sista/Boston Consulting Group, et la moitié des 29 principaux fonds n’en ont pas une seule ! La part des femmes dans les équipes des fonds signataires de la Charte Sista progresse très lentement – 35 % en 2020 contre 33 % en 2019…
Quant aux business angels, ces entrepreneurs fortunés qui financent des start-up à titre personnel, ils sont dominés par les figures masculines : 3 femmes seulement apparaissent dans le classement 2021-2022 des 30 business angels les plus actifs de France : Pauline Duval, Chantal Beaudron et Emmanuelle Brizay. L’association Femmes Business Angels (FBA), premier réseau de femmes business angels en France et en Europe, qui fêtera ses 20 ans l’an prochain, affiche 170 membres actives, un chiffre heureusement en progression…
Autant dire que l’investissement est une terra incognita pour la gente féminine. Au grand désespoir d’Eva Sadoun, la fondatrice de Lita.co, une plate-forme qui veut mettre l’investissement responsable à la portée de tous et toutes. « Investir dans une entreprise, c’est avoir accès aux réseaux économiques, explique-t-elle dans le cinquième épisode d’Osons l’oseille. C’est quelque chose qui permet de grandir, un moyen d’évoluer, de mieux comprendre la manière dont l’économie fonctionne. Et c’est un levier de pouvoir énorme pour les femmes. »
Se saisir de ce levier n’est pas si difficile, comme en témoignent Johannah et Corinne. Bien sûr, il y a une prise de risque à assumer. « On investit dans un projet dont on ne connaît pas le développement », souligne Johannah. « Il faut être aventurier, mais avec une certaine forme de vigilance et de prudence », renchérit Corinne.
Investir c’est prendre le risque de perdre… ou la chance de gagner beaucoup. Johannah, qui s’est prise au jeu, raconte comment elle a déjà multiplié sa mise par huit. Corinne de son côté s’est lancée avec 50 000 euros : son investissement, c’est désormais son entreprise, un projet de vie.
Investir, c’est agir sur le monde d’aujourd’hui et de demain, en finançant des produits ou des services inédits, en contribuant à préserver des savoir-faire ou créer de l’emploi. Avec 1,3 million d’euros investis en 2021, les membres de FBA (Femmes Business Angels) ont soutenu 21 start-ups en France, dont la moitié ont été fondées ou co-fondées par des femmes : investir, c’est aussi permettre à des femmes d’entreprendre. Et plus il y aura de femmes entrepreneures, plus les investisseurs seront enclins à considérer leurs projets.
Dans ce cinquième épisode d’Osons l’oseille, découvrez comment franchir le pas à votre tour, en vous informant, en échangeant avec d’autres femmes, en partageant des conseils et des connaissances. Bref, en démystifiant l’investissement ! Parce que c’est en se réappropriant la finance que les femmes pourront devenir pleinement actrices de l’économie.
Ecoutez-nous, réagissez et retrouvez-nous dans une semaine pour le sixième épisode !