Je dois avouer que j’ai assez tôt (dès ma vie d’étudiante) activé mon réseau, de façon un peu innée. Peu à peu je me suis rendu compte de l’effet incroyablement puissant de cette pratique : pour trouver un stage, pour intégrer une école, pour décrocher le bon job d’étudiant, puis l’emploi de mes rêves chez Coca-Cola,… Ensuite et surtout quand j’ai démarré ma vie d’entrepreneure. Le réseau est une deuxième famille qui permet de rompre la solitude bien connue du dirigeant(e) ; il m’a aidée à lever des fonds, à recruter mes premiers collaborateurs, à obtenir mes premiers partenaires… Il a été l’un de mes meilleurs alliés !
Une étude de Babson College a d’ailleurs révélé que plus de 40% des entrepreneurs ont trouvé des investisseurs par le biais de leurs réseaux professionnels. Et 82% des entrepreneurs attribuent l’acquisition de clients à leur réseau professionnel, selon une autre étude de Sage.
D’innombrables bienfaits, en plus du “business”
Je me suis souvent demandé pourquoi j’aimais tant le networking, et quels bénéfices j’en tirais régulièrement.
Quand on dit networking, on pense d’abord business, chiffre d’affaires, clients, partenaires, fournisseurs, prescripteurs, rencontres utiles… oui, bien sûr tout cela est vrai ! Ce sont des effets tangibles, facilement mesurables.
Cependant, on néglige ou on ne prend pas assez conscience des autres bienfaits du networking, ô combien appréciables, épanouissants et enrichissants : apprendre de nouvelles compétences, se former lors de conférences, masterclass, salons… être inspiré par un orateur-speaker, se motiver ou se remotiver grâce à des rencontres, des échanges (on peut tous avoir ses hauts et ses bas), s’amuser, se divertir, développer sa créativité (en écoutant ou en voyant des réalisations hors de son secteur-métier-univers) et bien entendu travailler sa visibilité pour être connu… et reconnu !
Ma première recommandation ? Commencer par activer son réseau en interne, dans son entreprise, son organisation, sur son lieu de travail. En effet, c’est un univers plus familier, où les personnes et les groupes sont plus accessibles… normalement (même s’il peut y avoir des exceptions).
Trois actions faciles à mener dans votre boîte
- RÉPONDEZ POSITIVEMENT à des invitations telles que :
-des réunions-événements sur des sujets pas forcément directement liés à votre activité car ils vous ouvriront des perspectives et des idées.
-des pots d’arrivée, de départ, Noël, galette des rois, vœux de début d’année, journée internationale des droits des femmes le 8 mars (si votre entreprise fait un événement)… Autant de bonnes raisons de se réunir, donc ne vous en privez pas ! C’est une occasion de rencontrer vos collègues, pairs, managers, directeurs voire président. C’est un accès parfois unique et privilégié au patron de la boîte !
- PARTICIPEZ à des groupes de travail : appels à projets, missions transverses, voyages thématiques en France ou à l’étranger, ateliers de réflexion, commissions, bien entendu dans les domaines qui vous intéressent, dans lesquels vous avez une expertise, ou sur lesquels vous voulez vous orienter, évoluer ; ce sera un moyen de tester, de comprendre si cela vous plaît ou si c’est fait pour vous (dans le cadre d’une évolution de carrière ou reconversion). Et bien sûr, proposer votre aide vous donnera l’image de quelqu’un de généreux, participatif, positif !
- PROVOQUEZ des rencontres “one to one” : vous avez envie de connaître une personne dans l’entreprise, pour comprendre son métier, ou lui proposer de devenir votre mentor, ou pour identifier les zones d’influence, ou parce qu’elle a un gros réseau… Alors lancez-vous ! Contactez-la et proposez-lui un café ou une visio. Équilibrez la discussion (donnez/recevez), pensez à des idées d’échange, de thèmes, de connexions… Puis gardez le contact si le bilan est positif.
À ne pas dédaigner : le café, qui reste un levier de réseau clé ! Passez un peu de temps, régulièrement, à la machine à café, à la cafétéria, dans les espaces conviviaux de rencontres, à la cantine, à la table de ping-pong… Ces espaces sont faits pour ça, pour favoriser la détente, l’échange, le lien social.
La liste n’est pas exhaustive, alors soyez à l’écoute de ces opportunités via l’intranet de l’entreprise, les affichettes, les journaux internes, les applis, les groupes whatsapp, les discussions de couloir.
Construisez votre réseau à la carte
Cette étape franchie avec succès, vous serez prêt à développer vos relations à l’extérieur, dans des réseaux, clubs, événements en dehors de vos cercles habituels.
Comment les choisir ? Pensez toujours à la fois professionnel et personnel, car il s’agit d’allier l’utile et l’agréable !
Faites votre sélection selon vos objectifs (vous cherchez des clients, des partenaires), votre secteur-métier (industrie, santé, finance, marketing, digital…), vos affinités (clubs féminins, sportifs, parents d’élèves, associations…), votre statut (pour échanger avec vos pairs : chefs d’entreprise, managers, cadres…), vos passions et engagements (think tank comme CroissancePlus, le MEDEF, la CPME, le METI, France DIGITAL, la French Tech …) qui vous permettront de faire avancer les causes et combats que vous défendez.
Dès lors que vos objectifs sont clairs, vous pouvez établir votre mapping réseaux : listez vos contacts en partant des plus proches (famille, collègues, associations…) jusqu’aux plus éloignés (amis d’amis, relations, contacts LinkedIn…) en passant par les réseaux que vous avez identifiés selon vos critères, sans oublier les anciens – d’écoles mais aussi d’entreprises car nous avons souvent travaillé pour plusieurs employeurs.
Mon conseil est d’en sélectionner 2 ou 3 à fréquenter régulièrement car c’est la régularité qui fait le succès et l’efficacité.
Petite astuce : n’oubliez pas, en plus des réseaux récurrents et organisés, de cibler les événements occasionnels tels que salons, forums, prix-trophée, etc.
A présent, vous êtes dans la bonne dynamique, vous avez envie, vous êtes prêt et motivé mais… si vous recherchez un retour sur investissement (de votre temps et de votre argent car il y a des adhésions à payer, des prix de déjeuners, soirées…) alors il faut travailler 3 phases clés lors d’un événement auquel vous participez – inutile de rappeler que réseauter en physique est d’une efficacité supérieure !
Que faire avant, pendant, après un événement de réseautage ?
Se préparer : avoir son kit (cartes de visites ou QR code, tenue colorée pour se faire remarquer 😊…), être prêt à dégainer le pitch qui donnera envie en deux minutes de vous revoir, se renseigner sur les speakers, le club, le contexte, les participants, avoir son profil LinkedIn à jour…
Sur place : soyez présent, actif, ouvert, sortez de votre zone de confort et allez à la rencontre des gens, greffez-vous sur des échanges, demandez aux organisateurs de vous présenter une ou deux personnes, échangez vos cartes de visite (la connexion LinkedIn n’est pas suffisante… Ne vous laissez pas piéger 😊), et pensez à prendre des photos (avec vous si possible) pour écrire vos post LinkedIn !
Petite astuce : lors d’une conférence, posez la 1ère question ! C’est courageux et cela vous donnera le bénéfice de vous présenter à tout le monde, de faire plaisir à l’organisateur et bien sûr de poser votre question car après, tout le monde se lance !
À la sortie : tout commence et c’est le plus important pour construire, développer et faire grandir son réseau. D’abord classer ses cartes de visite, idéalement dans le digital (on peut utiliser des applications comme camcard, bien utiles), faire des invitations-connexions LinkedIn, faire des « mails croisés » ou envoyer des idées, ressources, articles, infos, coordonnées (surtout si vous avez des idées et que vous en avez parlé à certains interlocuteurs pendant l’événement), noter les informations utiles récoltées sur les personnes rencontrées, remercier les organisateurs…
Vous verrez, ce n’est ni compliqué, ni une perte de temps, bien au contraire… Vous y prendrez goût rapidement. Et vous deviendrez un as du networking !
Illustration : un grand merci à Louise de Lavilletlesnuages.