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Laurence Bentz

Valérie Lion

Valérie Lion

Parlons Argent

Éducation financière: le prix de la liberté

08 mars 2023

En cette période d’inflation record (6% fin 2022), inédite depuis quatre décennies, l’argent est devenu l’une des principales préoccupations des Français. Et pourtant, on ne parle pas facilement d’argent en France. En famille ou dans le couple, le sujet reste tabou. Un tabou qui entrave l’indépendance économique et financière des plus fragiles, notamment les femmes.

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L’argent ? La moitié des femmes disent évoquer régulièrement ce sujet avec leur conjoint – la moitié ne le font donc pas, avait révélé en juin dernier l’enquête Ifop sur les femmes et l’argent menée pour ViveS et La Financière de l’Échiquier. Et elles sont 18% seulement à en parler avec leurs enfants, 15% avec leurs parents, 12% avec leur entourage amical… Personne n’ose dire son salaire à ses amis ou collègues alors qu’on brûle d’envie de le comparer, beaucoup d’entre nous ne savent pas comment négocier une augmentation, et nous sommes encore très nombreux à avoir le sentiment de ne pas parler la même langue que notre banquier (quand on ose le rencontrer).

 

Le manque d’éducation financière pénalise tous les Français. Mais il est encore davantage préjudiciable aux femmes : parce que leurs revenus et leurs pensions restent en moyenne largement inférieurs à ceux des hommes, parce que si elles gèrent le budget quotidien du ménage en tant que consommatrices, elles participent beaucoup moins aux choix d’épargne et encore moins aux décisions d’investissement du foyer. Ainsi, elles sont moins enclines à se constituer un patrimoine qui serait une protection pour leurs vieux jours.

S’ajoute à cette spirale négative l’angoisse de ne pas maîtriser le sujet. Seulement 30% des femmes associent l’argent à la notion de plaisir. Pour 21%, il suscite de l’angoisse, pour 12% d’entre elles il représente même une contrainte.

Bonne nouvelle cependant : d’après notre enquête, 31% des femmes se disent intéressées par des formations pour comprendre les sujets financiers et mieux gérer leur argent. C’est même la moitié des répondantes chez les femmes de moins de 35 ans. Tant mieux ! Car savoir, c’est pouvoir. Ignorer, c’est subir.

 

Mais où et comment réaliser cette éducation financière ?

 

Dans les familles, d’abord. C’est un lieu où les mentalités et les pratiques doivent changer et ne plus être conditionnées par des stéréotypes genrés qui cantonnent les femmes à une approche domestique de l’argent. Il faut mettre le sujet sur la table : quand on s’installe en couple, se demander qui paie quoi et si on partage les dépenses et les projets de façon équitable n’est pas un tue-l’amour, c’est même plutôt la garantie de pouvoir s’aimer (et éventuellement se quitter) en toute égalité. Quand on a des enfants, la question de l’argent de poche doit être l’occasion d’un premier éveil aux responsabilités financières.

 

A l’école, ensuite. Ne reproduisons pas avec l’argent l’échec de l’éducation sexuelle. Celle-ci est inscrite dans les programmes de l’Education nationale, inexistante dans les faits. Résultat : un apprentissage sauvage sur les réseaux sociaux qui menace les chances d’avoir demain des adultes capables d’un respect inconditionnel envers l’autre sexe. L’argent, c’est pareil : si le système scolaire considère que c’est sale, inapproprié d’en parler, comment former des citoyens aptes à gérer leurs finances, estimer leur valeur sur le marché du travail, investir avec discernement ? Apprenons à nos enfants ce qu’est un crédit, un taux d’intérêt, une action.

 

Enfin, la responsabilité des banques est cruciale. Celles-ci proposent de plus en plus tôt l’ouverture d’un compte aux jeunes. Très bien ! Sauf que cette stratégie commerciale frôle le cynisme : il s’agit de capter les clients au berceau… sans pour autant les accompagner.  Que font les conseillers dans les banques ? Le système les a peu ou prou transformés en vendeurs qui n’inspirent pas confiance – c’est ce que déclarent 63% des femmes interrogées dans notre enquête IFOP de cette année – et sont soupçonnés de facturer des frais de gestion injustifiés. Les institutions financières vont-elles continuer à laisser aux influenceurs et youtubeurs, au risque des arnaques, une audience à la recherche de pédagogie, d’un langage simple et de conseils accessibles ?

 

Les femmes et tous ceux qui souffrent d’un manque d’éducation financière représentent pourtant un potentiel d’épargne et d’investissement conséquent à valoriser et à injecter dans l’économie. Au-delà des comptes bancaires classiques (compte courant et compte épargne), les femmes possèdent très peu de placements financiers : elles sont 37% à déclarer une assurance-vie en fonds euros (40% des hommes), mais seulement 23% pour une assurance-vie en unités de compte (31% des hommes). Seules 16% détiennent un PEA (22% des hommes) et 9% un compte titre de sociétés cotées (21% des hommes), d’après l’étude de l’IFOP pour ViveS.

 

Nous les avions d’ailleurs interrogées cet automne avec l’association Femmes Business Angels sur leur expérience dans ce domaine : « grande solitude, les banques ne m’ont jamais aidée », « pas d’accès à de bons investissements pour les personnes qui ont des revenus modestes », « j’ai testé plein de trucs, et c’est pas facile ! Bien moins facile que ce que tous les coachs et influenceurs en investissement disent… ». Des témoignages éloquents quant au désintérêt des banques à leur égard, ressenti par les femmes à leur égard.

 

Les femmes sont à la recherche de présentations claires sur les produits financiers, de conseils et de propositions adaptés à leurs besoins, d’informations voire de formations. Car elles commencent à comprendre qu’il ne suffit pas d’avoir acquis la maîtrise de son corps et de son travail pour être indépendantes : il faut aussi maîtriser son argent.

 

Si les institutions publiques et privées prennent en compte cette soif d’éducation économique et financière, cela profitera à tout le monde : aux hommes comme aux femmes, aux jeunes comme aux plus âgés. A tous ceux qui n’ont jamais pu ni su parler d’argent de façon transparente et dépassionnée. Et qui pourront ainsi mieux maîtriser leur destin financier et s’assurer une réelle indépendance économique.

Illustration : un grand merci à Laurence Bentz et l’agence Virginie

Valérie Lion

Valérie Lion

Valérie Lion est rédactrice en chef de ViveS. Elle a intégré le groupe Bayard en 2020 comme rédactrice en chef à l’hebdomadaire Le Pèlerin. Elle a plus de 20 ans de métier comme journaliste économique, ayant travaillé pour L’Agefi, Enjeux les Echos, Le Nouvel Economiste avant de rejoindre L’Express en 2004 comme rédactrice en chef successivement des pages Réussir, Economie puis des hors-séries. Elle a imaginé et piloté la newsletter « Somme toutes » dédiée aux femmes dans le business, avec pour slogan : « Quand les femmes comptent, l’économie progresse ». Elle est également une passionnée du Canada, pays où elle se rend régulièrement.

Pour ViveS, Valérie forme un duo de choc avec Laetitia Vitaud, afin de questionner et décrypter la place des femmes dans le monde du travail et l’économie.

LE + VIVES

En 2023, la Journée internationale des droits des femmes a pour thème : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Un appel à ce que les femmes et les filles, dès le plus jeune âge, puissent accéder entièrement et librement à l’univers tech et numérique, devenu incontournable. Y compris pour gérer ses finances !

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QUELQUES RENDEZ-VOUS CE 8 MARS

Une exposition photo :

  • À voir du 8 au 28 mars sur les grilles de la Cité internationale universitaire de Paris, 17 boulevard Jourdan, dans le 14e arrondissement : « Résilience : Histoires de femmes qui inspirent le changement« . Cette exposition propose une série de reportages photo récompensés par World Press Photo de 2000 à 2021, et mettant en lumière les combats des femmes dans le monde entier. Gratuit, accès libre.

 

Un live :

  • Les femmes épargnent moins que les hommes, on en parle ?
    Rendez-vous le 8 mars à 12h sur LinkedIn pour une discussion entre Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’AMF, et Hava Orkut, enseignante-chercheuse en finance à l’EM Strasbourg Business School, au micro de Valérie Lion, rédactrice en chef de ViveS media.

 

Deux émissions :

  • Sur France Bleu Provence, dans La minute Emploi, Fabrice Marion s’intéresse aux lauréates des Trophées métiers pour ELLES remis par l’Afpa pour encourager la mixité dans les métiers : Anaïs, contrôleuse technique automobile ; Emilia, charpentière ; Sylvaine, électricienne.
  • Sur France Culture, le 8 mars de 21h à 22h dans l’émission Esprit de justice, Antoine Garapon reçoit Gwenola Joly-Coz, première présidente de la cour d’appel de Poitiers, auteure de Femmes de justice, publié le 14 février aux éditions Enrick B., ainsi que Catherine Fillon, Professeure d’histoire du droit et des institutions à l’université Jean Moulin (Lyon III).

 

Une réunion publique :

  • « L’indépendance financière, professionnelle, et la précarité des femmes » : un talk ouvert à toutes et tous, qui se tiendra à 19h30 à la Cité audacieuse, 9 rue de Vaugirard à Paris (lieu créé par la Fondation des Femmes). Evénement organisé par Osez le féminisme ! et l’association MaMaMa. Inscription gratuite.

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