Car après une quinzaine olympique qui nous a emportés dans un tourbillon d’exploits et d’émotions, les athlètes des JO paralympiques nous donnent une sacrée claque. Qui se réveille sur un lit d’hôpital, une jambe en moins, en se disant : dans six ans je serai aux JO de Paris ? Qui devient champion de basket fauteuil avec une seule main ? À l’instar de Pauline Déroulède ou Ryadh Sallem, tous ont répondu : cap’ ! Cela ne veut pas dire qu’ils n’en ont pas bavé, qu’ils n’ont pas douté. Ces femmes et ces hommes enfin mis dans la lumière nous rappellent une évidence : « Mère Nature ne nous équipe pas tous de la même façon » comme l’exprime l’impressionnant basketteur Ryadh Sallem.
Un aiguillon qui pousse à se dépasser
J’ai passé toute mon enfance au contact du handicap, grâce au métier, que dis-je, à l’engagement de mes parents. Ma mère enseignante spécialisée auprès d’enfants sourds, mon père responsable de la formation professionnelle de jeunes déficients intellectuels. Le handicap était une différence qu’il fallait comprendre, apprivoiser, respecter. Jamais une raison de s’apitoyer, plutôt un aiguillon pour se dépasser.
J’ai appris qu’une personne ne se définit pas par son handicap mais par ce qu’elle est capable de réaliser, les liens qu’elle noue, les idées qu’elle porte, les passions qu’elle investit. Bref, la différence ne nous rend pas moins homme ou femme : elle nous donne même “un p’tit truc en plus” pour faire écho au carton cinéma de l’année.
Regards normés, regards bornés
J’ai appris que le handicap n’est pas forcément visible. Mais qu’il ne s’oublie jamais. Il se perçoit dans le regard des autres, il se heurte à la soi-disant normalité de la société, à son inadaptation à la différence. Il se rappelle brutalement à notre bon souvenir au moment où on s’y attend le moins. Il est là, comme une donnée intangible à intégrer. Quand mes parents étaient en activité, on parlait d’ailleurs d’intégration dans les écoles « normales » des enfants porteurs de handicap. Aujourd’hui on parle d’inclusion. L’enjeu reste le même : accepter cet autre qui remet en question nos certitudes.
Des défaites aussi belles que des victoires
Ces Jeux m’enchantent, les victoires sont belles, les défaites admirables. On fête les gagnants, on admire les perdants, qui ont tant travaillé, tant donné, trouvé plus fort qu’eux le jour J. Perdre un match, une compétition, une finale, c’est un rêve qui s’envole… mais ce n’est pas se perdre. Des années d’entraînement ont mené les athlètes à cet instant de finale où se joue la consécration d’une carrière… ou la construction d’un succès futur. Tel Tanguy de La Forest, ce tireur breton qui a décroché son premier titre paralympique après six participations aux Jeux.
Soyons sport et jouons la confiance !
La constance dans l’objectif, la rigueur dans la préparation physique, l’agilité du mental : les sportifs, valides ou pas, nous démontrent à quel point réussir dans une discipline est le fruit d’un équilibre subtil. On se dit que le sport devrait être bien plus valorisé à l’école, que les filles n’en profitent pas assez, que cela leur donnerait tellement confiance, comme le racontait Olivia Villamy dans ViveS.
Mais les femmes sont encore trop peu présentes en France dans le sport de haut niveau, qu’elles soient athlètes, coachs ou responsables de fédération. Et dans le handisport, elles ne sont que 35% contre 65% d’hommes inscrits dans les diverses disciplines. Dans cet univers comme dans d’autres, les inégalités existent entre les femmes et les hommes. Comme l’a rappelé le collectif 2 Gap dans un post LinkedIn, en France, quelque 12 millions de personnes, soit environ 18% de la population, sont en situation de handicap : parmi elles, 54% de femmes.
Alors il faut surmonter les handicaps, ceux que la vie nous a légués, ceux que la société nous impose. En allant chercher la confiance et la persévérance. En cultivant ses atouts. Je mesure la chance que j’ai de me lever chaque matin des deux pieds, d’ouvrir grand les yeux sur le monde qui m’entoure, d’attraper les vêtements d’une main, le café de l’autre. Je mesure la chance d’être une femme dans un pays comme la France, quand je vois les Afghanes emmurées vivantes.
ViveS saison 4 : cap’ !
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