Parce qu’elles aiment transmettre, parce qu’elles veulent émanciper les femmes, elles ont accepté de me dire quels investissements elles ont fait et comment elles s’y prennent… En livrant des conseils que seules des amies auraient pu me donner jusqu’ici. Car la sororité est une valeur à laquelle elles tiennent.
Longtemps ultra-minoritaires, elles ont observé les hommes mais elles ont aussi construit des règles de conduite qui n’appartiennent qu’à elles et qui s’inspirent de leurs vies de femmes.
Avec notre partenaire Boursorama, nous avons voulu permettre à ces femmes de partager leur expérience avec toutes les autres. Ensemble, nous avons réalisé une série de 3 webinaires intitulée « Investir, pourquoi pas moi ! ». Il s’agit de conversations décontractées et sans jargon, que j’ai eu le plaisir de mener en direct sur le plateau de Boursorama. Suivez-moi !
Clara Moley : une force tranquille
La première femme que j’ai rencontrée pour démarrer cette série, c’est Clara Moley. Elle a évolué comme trader pendant 5 ans au Brésil, dans un milieu d’hommes. C’est là qu’elle a réalisé une vérité brutale qui lui avait longtemps échappé : le fait d’être une femme n’est pas neutre dans le déroulement d’une carrière.
Ses leçons de vie professionnelles, elle les a regroupées dans un livre plein de cas pratiques et d’anecdotes à lire absolument (voir plus bas Le +ViveS), Les règles du jeu – Promouvoir son travail, demander ce que l’on veut, s’affranchir du rôle de la bonne élève. Tout un programme qu’elle a transformé en podcast. Mais elle ne s’est pas arrêtée là : elle a réalisé un autre podcast, sur l’investissement cette fois, le Starter pack, six épisodes qui rendent le monde de la finance plus familier en six fois cinq minutes seulement. Elle a trouvé sa mission qu’elle formule ainsi : « Permettre à toutes les femmes de se libérer des freins extérieurs et intérieurs qui les retiennent ». Et ose maintenant mettre un mot sur ce qu’elle est devenue : une militante de l’égalité au travail.
L’investissement, c’est au Brésil qu’il s’est imposé à elle, à une époque où l’inflation galopait à 14% dans le pays, une allure encore plus angoissante que les 5% que nous subissons en France actuellement. Pour ne pas se ruiner, les Brésiliens étaient obligés d’acquérir une culture financière et d’investir au quotidien : « Si vous laissez votre argent dormir sur votre compte courant, vous vous appauvrissez de mois en mois » raconte Clara.
Pour financer une reconversion, acheter un appartement, transmettre de l’argent à ses enfants, « investir, c’est se créer une source secondaire de revenus: c’est faire travailler son argent pour soi » explique Clara. Mais « c’est bien normal d’avoir peur du risque, c’est même très sain, rassure-t-elle. C’est ce qui fait qu’on peut bâtir un patrimoine dans la durée. »
Car gérer son argent, c’est aussi gérer ses émotions. Elles ne doivent pas nous empêcher d’investir, mais plutôt nous guider : « Si on est stressé.e par les placements qu’on fait, c’est que ce ne sont pas les bons placements. C’est un peu comme quand on est en voiture et qu’on a l’impression d’aller trop vite, il faut ralentir. C’est-à-dire rétrograder en termes de risques. On a vraiment la main sur les risques qu’on prend ». Clara Moley a l’art de démontrer qu’il n’y a rien qui ne soit à notre portée et de formuler des règles d’or concrètes, ancrées dans la vie quotidienne : « un bon placement, c’est un placement auquel on ne pense plus ».
Cette grande pédagogue révèle donc ce qu’elle a mis dans sa “pyramide de l’investissement”. Qu’elle a beau avoir un profil de “chercheuse d’or” (elle aime tester des investissements plus “exotiques” dans les starts-up ou les cryptos), 80% de son patrimoine est néanmoins bel et bien sécurisé. Et en clarifiant l’image de la « boule de neige » des intérêts composés (mécanisme selon lequel nos intérêts génèrent d’autres intérêts qui se cumulent et font croître toujours plus rapidement le capital de départ), elle n’oublie pas de préciser que ce qui compte, ce n’est pas le montant, c’est le temps.
Prête à découvrir « Les clés pour comprendre » de Clara Moley ? Le webinaire vous les donne ici.
Hélène Gherbi : le feu sous la grâce
La deuxième femme que je vous propose de rencontrer, c’est Hélène Gherbi. Sous ses airs délicats et réservés, Hélène ne s’en laisse pas compter. Bouillonnante de projets, cette entrepreneuse a l’ambition de démocratiser l’investissement avec sa plateforme d’éducation financière FEMCA (contraction de femmes et capital) et de s’emparer des cordons de la bourse tous azimuts.
Dans l’un de ses derniers posts Linkedin, elle raconte comment elle a commencé ses investissements dans l’immobilier : « On m’a recommandé de commencer “petit” avec un studio. J’ai finalement acheté un immeuble ! » Ne pas voir grand n’est pas une option.
D’où lui vient cette audace ? « Je pense fondamentalement que le sujet des finances personnelles, c’est d’abord une question d’état d’esprit. Il faut penser autrement et voir le fait de gagner de l’argent différemment ».
Un état d’esprit qui s’acquiert selon elle en appréhendant l’investissement comme du développement personnel. Ou comment aligner ses investissements sur ses projets de vie et élaborer une feuille de route financière qui nous ressemble, pour s’offrir la vie dont on rêve. En anglais ça porte un nom : le goal-based investing.
A l’origine, Hélène ne travaillait pas dans la finance et pourtant elle a osé se lancer jeune, à 24 ans. Elle entendait ses collègues masculins parler d’investissement alors qu’ils gagnaient sensiblement le même salaire qu’elle. Il lui est venu une intuition : si elle ne les imitait pas, elle finirait par manquer des opportunités et par se construire un destin financier au rabais.
Elle révèle lors du webinaire comment elle a composé son «matrimoine» – le mot est lâché – et nous confie les trois titres incontournables de sa bibliothèque idéale de l’investisseuse, auxquels s’ajoute son propre guide écrit avec son associé Melvin Duveau, que je vous recommande pour la lecture plaisante et facile : Développez vos super-pouvoirs financiers ! La finance et l’investissement simples et accessibles à tou.te.s.
« Les clés pour agir », c’est Hélène Gherbi qui vous les donne dans le deuxième webinaire, à regarder ici.
Cathe Lamarque : l’amie prodigieuse
La troisième et dernière femme qui m’a ouvert les yeux, c’est Cathe Lamarque. Cathe, c’est l’amie initiatrice qu’on aimerait avoir, un peu comme Raffaella pour Elena dans la saga d’Elena Ferrante. Affable et humble, elle donne des conseils concrets, en toute simplicité, guidée par de vraies convictions. Après une école de commerce et une double formation en finance et en architecture informatique, elle est d’abord salariée puis crée son entreprise. C’est après la revente de celle-ci qu’elle décide d’investir une partie de l’argent perçu. Elle s’autoforme et choisit de commencer par des entreprises du CAC 40, pour leur stabilité et leur performance financière.
Quelles entreprises elle choisit, sur quels critères, à quel moment elle achète et vend ses actions : c’est ce qu’elle m’a confié lors du 3e webinaire intitulé « Les clés pour réussir ». Cathe dévoile les principes qu’elle s’est fixés, comme celui de vendre ses actions dès que la plus-value atteint 20%, sans chercher à faire plus, par sécurité. C’est sa ligne de conduite personnelle, rationnelle et prudente, à laquelle elle se tient… la plupart du temps !
Les rares fois où elle a dévié, ça a mal fini : « Dès que je sors de mes principes et que j’essaie de spéculer, je me fais rattraper par la patrouille ! » conclue-t-elle avec humour. Ses flops, elle les partage aussi avec nous… Et n’oublie pas de miser sur l’avenir, en co-investissant avec l’association Femmes Business Angels, dont elle est la vice-présidente, dans de jeunes entreprises innovantes aux activités tournées vers le développement durable.
En fait, Cathe Lamarque, c’est une femme qui « aime faire les choses pour la première fois », comme elle me l’avoue dans un élan de vie gourmand, et qui a soif d’apprendre pour se renouveler sans cesse. Dernier exemple en date : elle a participé en août à la quatrième édition de la grand-messe de Surfin’ Bitcoin à Biarritz, pour se familiariser avec les cryptomonnaies. Et elle a enragé d’y voir si peu de femmes.
Bref, Cathe Lamarque, on a envie de la suivre. Première étape : retrouvons-la dans « Les clés pour réussir », troisième webinaire à regarder ici.
Alors, maintenant que vous avez les clés en main : investir, pourquoi pas vous ?
- Les clés pour comprendre avec Clara Moley
- Les clés pour agir avec Hélène Gherbi
- Les clés pour réussir avec Cathe Lamarque
Illustration : un grand merci à Marie Lemaistre et l’agence Fllow